Trois bonnes nouvelles
1) Le COVAC continue à croître
Nous avons passé le seuil des 1500 adhérents !
1500 vétérinaires français, 1500 professionnels diplômés du soin aux animaux, réclament que la corrida soit abolie dans le sud de la France, comme elle l'est dans le reste du pays.
Remercions toutes les consoeurs et tous les confrères qui se sont ainsi engagés !
Remercions les consoeurs et les confrères qui ont relayé notre appel. Que les adhérents qui nous lisent n'hésitent pas à proposer à leurs connaissances de nous rejoindre !
Et remercions les non-vétérinaires qui ont recueilli des adhésions, à commencer par Jacques Dary, militant de la première heure pour l'abolition de la corrida. Chacun peut proposer à son vétérinaire préféré d'adhérer en lui présentant ce document à signer et tamponner ! Et si le confrère peut y noter, ou nous envoyer via le site, son adresse mail, c'est encore mieux (elle restera confidentielle et ne servira que pour des actions ciblées).
N'oubliez pas de consulter auparavant la liste géographique des signataires ici.
2) Les nouvelles propositions de loi
Parmi les diverses actualités de ces temps derniers, saluons le groupe écologiste de l'Assemblée Nationale, dont 8 des 17 membres ont déposé le 10 octobre dernier une nouvelle proposition de loi, élaborée en collaboration avec l’Alliance Anticorrida, afin que l'abolition de la corrida soit étendue à toute la France.
N'hésitons pas à solliciter les 9 élus écologistes qui ne l’ont pas encore signée, même si 4 de ceux-ci ont mandat dans des départements taurins (mais seul Christophe Cavard a une place taurine dans sa circonscription, et pas n’importe laquelle : celle de Nîmes). En effet, en tant que groupe minoritaire, le groupe écologiste dispose d'une journée de séances dont il peut fixer l'ordre du jour (c'est-à-dire y inscrire la discussion de propositions de loi). La journée dévolue au groupe écologiste pour la session 2013-2014 est le 23 janvier 2014. Nous sommes en décembre et l'ordre du jour a peut-être déjà été retenu, ce qui nous reporterait alors à la session 2014-2015.
Le député UMP Damien Meslot a également déposé une proposition le 6 novembre.
Et le 5 décembre, c'est à nouveau Geneviève Gaillard qui a redéposé une proposition, cosignée par 16 autres députés socialistes.
Du côté de la Haute Assemblée, le sénateur PS Roland Povinelli a également redéposé une proposition le 7 octobre avec trois de ses collègues, dont un sénateur des Bouches-du-Rhône comme lui (département taurin !), et un sénateur UMP (les incompatibilités politiques semblent moins catégoriques au Sénat qu’à l’Assemblée).
3) Les révélations de Frédéric Mitterrand
Revenons sur l'inscription de la corrida à l'inventaire du Patrimoine culturel immatériel français, dont le monde tauromachique se gargarise sans relâche depuis son annonce en avril 2011.
Le ministère de la Culture avait déjà clairement précisé qu'elle n'avait aucune conséquence. En particulier dans sa réponse du 1er septembre 2011 aux questions écrites des sénateurs Roland Povinelli et Catherine Deroche, où on lisait notamment que cette inscription :
- "ne constitue en rien une forme de reconnaissance de la part de l'État, ni de promotion ou de mise en valeur particulière."
- "ne constitue aucune forme de protection juridique et reste sans influence sur les législations ou réglementations éventuellement applicables aux activités recensées."
- "n'ouvre droit à aucun concours financier de la part de l'État, notamment sous la forme d'une subvention."
- "ne constitue pas la première étape d'une procédure d'inscription au patrimoine culturel de l'Humanité, que le Gouvernement français n'entend pas soutenir auprès de l'UNESCO."
Cette réponse annonçait aussi la mise en place d'un Comité du patrimoine ethnologique et immatériel, visant à éviter le renouvellement d'une telle magouille, qui allait être créé par l'arrêté du 5 mars 2012, et dont le rôle et le fonctionnement allaient être précisés un an plus tard.
Mais à présent, l'ex-ministre de la Culture Frédéric Mitterrand nous en apprend de belles, dans son livre La récréation, paru le 24 octobre dernier, "le livre d'un homme qui est redevenu lui-même" selon ses propres termes.
C'est bien connu, les déclarations les plus intéressantes des hommes politiques sont celles qu'ils font après avoir quitté la vie politique. En l'occurrence, celles-ci confirment la totale disqualification de l'inscription de la corrida à l'inventaire du PCI.
Un communiqué du CRAC-Europe et de Droits des Animaux vient d'attirer l'attention sur deux pages de ce livre.
● La page 408, où on lit notamment :
"Dimanche 24 avril 2011. Stupéfaction ! Une obscure commission du ministère dont je ne soupçonnais même pas l'existence vient d'inscrire la tauromachie au patrimoine immatériel de la France […] Mais la tauromachie n'est pas une tradition innocente et j'imagine le forcing auquel ont dû se livrer une poignée de fonctionnaires à consigner cette inscription."
● Et la page 451, où on lit notamment :
"Jeudi 16 juin 2011. Le Premier ministre m'interpelle : "Qu'est-ce que c'est que cette histoire de tauromachie ? Qui sont ces gens qui s'agitent pour l'abolir ? C'est une tradition, tu ne trouveras pas un élu du Sud pour les soutenir. J’espère que tu ne vas pas retirer cette inscription au patrimoine ! Il ne faut pas que tu leur cèdes ! […]. — Débrouille-toi, tu ne retires pas l'inscription, tu ne cèdes rien. […] — Tu ne changes rien, tu restes tranquille et tu ne bouges plus."
Notre actuelle ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, s'est déclarée choquée par le titre du livre de Frédéric Mitterrand : "Il faut un peu de respect pour la fonction."
Qu'elle ne s'inquiète pas : le ministère de la Culture a déjà bien compromis sa crédibilité avec cette inscription de la corrida.
Et, après tout, pourquoi s'offusquerait-elle des révélations de Frédéric Mitterrand sur une des fonctions du ministre de la Culture : l'art du Guignol ne fait-il pas partie du patrimoine culturel français ?